Obligations légales, réglementaires et juridiques d'un teinturier en France
Le métier de teinturier-blanchisseur consiste à nettoyer, teindre et entretenir des textiles (vêtements, linge, tissus).
Cette activité artisanale est soumise à des réglementations strictes, en raison de l'utilisation de produits chimiques, de son impact environnemental et des obligations liées au droit de la consommation.
1.
Statut professionnel et immatriculation
Inscription obligatoire au Répertoire des Métiers (RM)
Toute activité indépendante de teinturerie doit être déclarée auprès de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat (CMA).Code APE/NAF :
96.01A - Blanchisserie-teinturerie de gros,
96.01B - Blanchisserie-teinturerie de détail, selon l'activité exercée.
Stage de Préparation à l'Installation (SPI)
Bien que non obligatoire depuis 2019, ce stage reste conseillé pour la gestion juridique, fiscale et sociale d'un atelier de teinturerie.
2.
Qualification professionnelle
Aucun diplôme n'est légalement imposé, mais des formations existent, comme :
CAP Métiers de la blanchisserie,
CAP Maintenance des textiles,
ou équivalent.
La maîtrise des procédés chimiques et thermiques est fortement recommandée.
3.
Règlementation environnementale et sécurité
Produits chimiques (solvants, détergents, teintures) :
Soumis à la réglementation REACH (enregistrement et sécurité des produits chimiques).
Les solvants chlorés (comme le perchloréthylène) sont très encadrés.
Depuis 2012, l'usage du perchloréthylène dans les pressings est progressivement interdit dans les locaux contigus à des habitations.
Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE) :
Les ateliers utilisant certains solvants ou ayant une capacité de traitement importante doivent être déclarés ou autorisés par la préfecture.Gestion des déchets :
Les résidus chimiques et eaux usées doivent être traités et évacués par des filières agréées.Sécurité et santé au travail :
Obligation d'un Document Unique d'Évaluation des Risques (DUERP) si présence de salariés.
Mise à disposition des EPI (gants, masques, lunettes) pour la manipulation des solvants.
Systèmes de ventilation et d'extraction des vapeurs chimiques obligatoires.
4.
Obligations commerciales et relation client
Affichage des prix :
Les tarifs doivent être clairement affichés en boutique, visibles de l'extérieur.Devis :
Obligatoire pour toute prestation supérieure à 150 EUR TTC.Étiquetage et bon de dépôt :
Chaque article confié doit être enregistré sur un bon de dépôt mentionnant le type de textile, l'état initial, et les conditions d'entretien.Obligation de résultat :
Le teinturier a une obligation de résultat : il doit restituer le linge propre ou teint sans détérioration, sauf défaut initial du vêtement (tissu fragile, couleur instable).
5.
Fiscalité et comptabilité
Le teinturier relève du régime des BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux).
Régime micro-BIC possible pour un chiffre d'affaires < 188 700 EUR (vente + service).
TVA applicable (20 %) sauf en franchise pour les micro-entrepreneurs.
Facturation légale :
Doit comporter SIRET, TVA, description de la prestation, conditions générales.
6.
Assurances professionnelles
Responsabilité Civile Professionnelle (RC PRO) :
Couvre les dommages causés aux vêtements des clients (perte, brûlure, décoloration).Assurance multirisque atelier :
Protège contre incendies, inondations, dégâts des eaux.
7.
Droit du travail (si salariés)
Déclaration à l'URSSAF, respect de la convention collective nationale de la blanchisserie-teinturerie.
Formation à la manipulation des produits dangereux.
Respect des règles d'hygiène et de sécurité (Code du travail).